Biodiversité : comment Vivescia et Eureden utilisent AgriBest

« AgriBest est un outil d’autodiagnostic, mis gratuitement à disposition des agriculteurs pour leur permettre de faire le lien entre leurs pratiques et les effets sur la biodiversité », rappelle Clarisse Léon, chargée de projets Outils de suivi de la biodiversité chez CDC Biodiversité. Le but ? « Que chacun situe ses pratiques pour voir comment les améliorer. »

Un outil dédié aux agriculteurs

Codéveloppé par LCA Ouest et CDC Biodiversité, le diagnostic comprend 15 facteurs à évaluer selon 4 catégories (parcelles cultivées, éléments naturels du paysage, prairies, eau et habitats humides). À chaque facteur, une note de performance (de 0 à 5) est attribuée. « Le remplissage du diagnostic est à visée pédagogique : les producteurs s’informent sur ces thématiques grâce aux nombreuses ressources à leur disposition : textes et vidéos explicatives », indique Thomas Jullien, responsable Filières biologiques et biodiversité chez LCA Ouest. En moyenne, 30 à 45 minutes sont nécessaires pour remplir le formulaire.

Une nouvelle fonctionnalité a récemment été intégrée : les services écosystémiques rendus par les pratiques (eau, biodiversité, qualité de vie locale, changement climatique).

Mais aussi aux porteurs de projets

« AgriBest s’adresse aussi aux porteurs de projets : entreprises, coopératives, collectivités, associations. Il sert d’outil de consultation pour faciliter le dialogue, la formation, la sensibilisation et la construction de projets autour des enjeux agricoles et de biodiversité », complète Thomas Jullien.

Un espace back-office est dédié aux prescripteurs pour télécharger les résultats des diagnostics, obtenir une vue d’ensemble des performances du groupe et identifier des pistes de progrès.

Rémunérer les pratiques

« AgriBest nous permet de quantifier les pratiques favorables à la biodiversité réalisées par nos agriculteurs afin d’accélérer les réponses auprès des pouvoirs publics et de nos clients », présente Marie Théodore, experte eau et biodiversité chez Vivescia. Une première étape a consisté à tester le programme auprès d’un petit panel, celui du conseil d’administration (environ 20 membres), avant d’officialiser le lancement de l’outil à l’occasion de la Foire de Châlons. « D’ici novembre, nous aurons présenté AgriBest à près de 450 agriculteurs lors de groupes de travail », poursuit l’experte. En parallèle, Vivescia communique auprès de ses adhérents via « des affiches dans les silos », « des tutoriels » et des « fiches explicatives ».

Eureden, aussi, mobilise le diagnostic AgriBest pour encourager ses agriculteurs à évoluer dans leurs pratiques. Depuis février, ces derniers sont invités à s’engager individuellement (autodiagnostic, couplage avec les audits CEE2), mais aussi collectivement (réunion HVE, conseils de section). Des actions de « massification » collectives (réunions bout de champ, formations par des experts biodiversité) ont également été menées. « AgriBest valorisera la donnée monitorée, les pratiques et aménagements existants ainsi que des plans de progrès », conclut Yves Mauffret, responsable certifications environnementales agricoles chez Eureden Long Life. À terme, la coopérative souhaite valoriser économiquement, mais aussi environnementalement et sociétalement, les services écosystémiques rendus.